Nos actions de plaidoyer à destination des pouvoirs publics et l’interpellation générale que nous menons auprès de l’opinion publique se fondent en grande partie sur les recommandations thématiques formulées dans nos rapports d’enquête annuels (La santé incarcérée et Dignité en prison en 2022, Discipline en prison en 2023, etc.). La force de la parole de l’OIP réside dans la reconnaissance de la rigueur qui entoure l’ensemble de nos travaux. Notre présence régulière dans les médias et sur plusieurs supports numériques ou papier, telle que la revue trimestrielle Dedans Dehors, permet de rendre visible au plus grand nombre la question des droits humains en prison.

L’OIP apporte également son expertise à différentes instances, comme ce fut le cas cette année à l’ONU au sujet des discriminations à l’égard des femmes détenues ou au Comité Européen des droits sociaux à propos du droit du travail en prison.

En 2020, après 8 années d’une campagne contentieuse orchestrée par l’OIP, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) condamnait la France pour ses conditions de détention inhumaines et dégradantes en l’invitant à prendre des mesures générales afin de mettre fin à la surpopulation. En juillet 2023, l’État était de nouveau condamné après une saisie de la CEDH par trois personnes détenues à la maison d’arrêt de Fresnes, soutenues par notre association.

Rien que cette année, à la suite de saisines de l’OIP, les tribunaux administratifs ou le Conseil d’État ont reconnu que les conditions de détention étaient indignes dans les prisons de Saint-Etienne, Nanterre, Bois-d’Arcy et Perpignan, et ont enjoint l’administration pénitentiaire à agir rapidement pour les améliorer (désinfection, travaux de salubrité, d’électricité et de sécurité incendie, etc.). Par ce travail juridique de long terme, l’OIP agit pour garantir le respect des droits fondamentaux des personnes détenues.